École de l'Océan | Rencontrez Naila Moloo

À seulement 17 ans, Naila Moloo a déjà accompli beaucoup de choses! Naila travaille sur des cellules solaires transparentes et flexibles avec le Solar Innovation Lab de la Toronto Metropolitan University et fait un stage avec Pond Biomaterials pour développer un bioplastique à partir de lentilles d'eau. Elle a publié 2 livres et coanime The Curiosity Podcast. Elle a également été sélectionnée par DMZ comme l'une des femmes de l'année 2022 et faisait partie de la liste des 100 femmes les plus puissantes du Canada en 2021!

Nous avons eu la chance de rencontrer Naila pour discuter de ses recherches sur les bioplastiques, de moyens pour sensibiliser les jeunes aux conséquences de la consommation de plastique et de ses espoirs pour l'avenir de notre planète.

Voici notre entrevue avec Naila Moloo.

Le plastique n'est pas la seule option!

Nous étions très enthousiastes d’apprendre que tu travailles actuellement avec des bioplastiques. Peux-tu nous en dire plus sur ce projet?

Ça fait peut-être deux ans que je travaille sur ce projet. Je travaille sur un bioplastique à partir d'une espèce aquatique qui s’appelle la lentille d'eau. C’est une plante que nous, les humains, ne mangeons pas et qui pousse dans l'eau. La plupart du temps, les bioplastiques (qui ne sont en fait que des plastiques à base biologique) proviennent de cultures comme le maïs, la canne à sucre et la pomme de terre. Mais nous devrions manger ces aliments-là et nous avons également besoin de terres pour les cultiver. Si nous voulions cultiver ceux-ci à l’échelle de production nécessaire, il faudrait abattre la forêt tropicale pour créer de l'espace, ce qui n'est évidemment pas une solution durable. Je voulais trouver quelque chose qui puisse pousser dans l'eau sans nuire à la consommation humaine et c'est comme ça que j'ai trouvé les lentilles d'eau.

Lorsque j'ai commencé à m'intéresser aux bioplastiques, j'ai contacté des experts et j'ai commencé à m'entretenir avec le PDG de Pond Biomaterials. Il est devenu une sorte de mentor pour moi et j'ai commencé à développer cette idée. Il m'a demandé si je voulais travailler sur ce projet au sein de sa compagnie et j'ai dit que ce serait formidable!

Pourquoi penses-tu qu'il est important de trouver de nouveaux moyens de réutiliser et de réduire notre consommation de plastique?

La consommation de plastique est exceptionnellement dommageable pour de nombreux aspects de nos vies. Elle est vraiment très nocive pour l'environnement. Je pense que les gens commencent enfin à s'en rendre compte et à interdire les plastiques à usage unique. Mais c'est [révoltant] qu'il faille en arriver là pour que nous commencions à agir et, même aujourd'hui, ce n'est pas suffisant. Le plastique a causé d'énormes dommages à tellement d'êtres vivants et, même si les effets n'ont pas été aussi directs pour les humains, il a bouleversé des centaines de milliers d'écosystèmes. Je pense que c'est pourquoi nous avons l'impression que lorsque les choses ne nous touchent pas directement, nous avons tendance à les mettre de côté. Mais aujourd'hui, cela commence vraiment à avoir un impact sur les humains. On trouve des microplastiques dans notre nourriture. Des études ont même démontré la présence de microplastiques dans le sang et les poumons humains! C'est donc à un point tel que tout le monde en est affecté.

Un verre de plastique utilisé est au sol sur un tapis de feuille morte.

Comment crois-tu que nous pouvons sensibiliser les jeunes aux effets néfastes du plastique sur notre environnement?

[En faisant] exactement ce que fait l'École de l'Océan! Créer des programmes pour éduquer les jeunes à ces problèmes-là, c'est vraiment important. Mais il faut aussi passer à l'action. Tout le monde peut jouer un rôle et tout le monde peut commencer à essayer de faire la différence dans sa propre communauté. La sensibilisation et la prise de conscience ne sont que les premières étapes. Ensuite, il est important d'enseigner aux [élèves] qu'ils peuvent faire quelque chose pour s'attaquer [au problème]. Voir des photos est quelque chose qui m'a vraiment touché quand j'étais jeune. Cela rend les choses réelles. Je pense que c'est quelque chose qui touche beaucoup de jeunes aussi. Il faut leur raconter des histoires vraies et ne pas les minimiser. Parfois, on veut protéger les jeunes, mais c'est quelque chose de très réel, et même si c'est effrayant et triste, c'est vraiment important de le savoir.

Un élève regarde une video avec un casque de RV. En arrière plan se trouve ne bannière promotionnelle de l’École de l’Océan et un ordinateur portable montrant une ressource de l’École de l’Océan.

Comment peut-on faire mieux?

Quels conseils donnerais-tu à ceux et celles qui veulent agir pour la lutte contre le changement climatique ou pour l'environnement et qui ne savent pas par où commencer?

Je dirais qu'il suffit de chercher des opportunités dans sa région et d'essayer de s'impliquer. Si vous remarquez des choses dans votre école qui pourraient être changées, vous pouvez peut-être rédiger une proposition ou parler à quelqu'un de la façon dont cela pourrait être amélioré. J'ai l'impression que chacun d'entre nous peut faire quelque chose. Cela ne doit pas nécessairement passer par les STIM ou le travail en laboratoire. Ça peut être de participer à des projets qui vous intéressent ou de rejoindre des organisations à but non lucratif.

Deux personnes marches sur une plage et collectent des déchets qui s’y trouvent. L’un tient un sceau et l’autre tient un bloc-note.

Qu’est-ce que tu souhaites pour l'avenir de notre environnement?

J'espère que les solutions technologiques aux changements climatiques vont se multiplier. Je sais qu'il y a tellement de solutions incroyables qui sont en train d'être développées en ce moment et qui ont beaucoup de potentiel pour remplacer nos produits actuels. J'espère donc que les gouvernements, les citoyens et les entreprises accepteront ces changements.