En 2016, au Canada, l’économie bleue représentait 1,6 % (31,7 milliards de dollars) du produit intérieur brut du pays, avec près de 300 000 emplois. D’ici 2030, on prévoit que l’économie bleue atteindra à l’échelle planétaire le double de la taille qu’elle avait en 2010, avec plus de 4 000 milliards de dollars et 40 millions d’emplois.
Avec un tel potentiel de croissance, le Canada est en train de mettre au point une stratégie pour l’économie bleue, menée par le ministère des Pêches et des Océans (MPO) du Canada. Durant la phase de consultation de la stratégie, on a recueilli l’avis des jeunes, de communautés autochtones, de l’industrie, d’organismes et de collectivités locales du Canada. Selon le ministre des Pêches et des Océans et de la Garde côtière, « il n’y a jamais eu de meilleur moment pour le Canada pour repenser son avenir bleu ».
Les emplois de l’économie bleue concernent l’eau sous de nombreux aspects différents : l’eau de mer, l’eau douce, la cryosphère (parties gelées de la planète) et même les eaux usées. Les options sont également très variées. Pour Boris Worm, directeur scientifique de l’École de l’Océan, « nous mettons en relief, à l’École de l’Océan, toutes sortes d’orientations possibles, de celle de capitaine de navire à celle d’ostréiculteur ou à celle de pilote de drones sous-marins. D’après ma propre expérience, toutes ces personnes ont une chose en commun : elles adorent leur travail et la mission qu’elles ont de nous aider tous à mieux comprendre l’océan, à prendre conscience de son importance et à utiliser de façon responsable ce qu’il a à nous offrir ».
Dans le développement de l’économie bleue, son avenir et l’avenir de nos interactions avec l’océan dépendront de chacun d’entre nous. Dans un article sur l’importance de la justice, de l’équité, de la diversité et de l’inclusion dans l’économie bleue, la spécialiste de l’océan Wendy Watson-Wright écrit « nous avons là une occasion incroyable de bien faire les choses, non seulement en prenant les bonnes mesures, mais aussi en nous assurant que nous les mettons bien à exécution ».
Les communautés autochtones jouent un rôle crucial dans la protection de l’environnement océanique et nous pouvons nous inspirer de l’utilisation qu’ils font des ressources océaniques pour trouver des manières de « bien faire les choses ». Par exemple, les Heiltsuk, communauté de ce qui s’appelle aujourd’hui la côte centrale de la Colombie-Britannique, exploitent le hareng, le saumon, les œufs de hareng et plusieurs autres ressources de l’océan. Pour cela, ils ne prennent qu’une petite quantité et en laissent beaucoup pour la nature elle-même. Ces liens culturels sont importants si l’on veut que l’économie bleue puisse prospérer.