Rafaela F. Gutierrez : Je pense que les connaissances liées aux déchets ainsi que l'éducation... c'est le pouvoir. Et si vous voulez changer quelque chose en matière de pollution par le plastique, notre objectif est de faire prendre conscience aux gens qu'ils ne font pas seulement partie du problème, mais qu'ils font aussi partie de la solution. Tout le monde peut se faire entendre et tout le monde peut mettre la main à la pâte pour que des solutions prennent forme. De cette manière, nous pouvons réduire la pollution par les déchets.
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Q&A avec la Trash Team de l'Université de Toronto

Pour notre nouvelle collection Le problème du plastique, l'École de l'Océan a travaillé en étroite collaboration avec la Trash Team de l'Université de Toronto (U de T). Nous avons rencontré deux des cofondatrices de l'organisation, Chelsea Rochman et Rafaela F. Gutierrez, pour discuter de la pollution par le plastique et de l'importance d'accroître les connaissances liées à la production de déchets au sein de la population.
Chelsea Rochman est chef des opérations et responsable de la programmation et des applications scientifiques pour la Trash Team de l'U de T. Elle est également professeur d'écologie aquatique et d'écologie marine à l'Université de Toronto. Rafaela F. Gutierrez est responsable des programmes de sciences sociales et des programmes éducatifs de la Trash Team de l'U de T et possède un doctorat en sciences sociales.
Chelsea Rochman décrit la Trash Team de l'U de T comme «une communauté scientifique dont l'objectif et la vision sont d'accroître les connaissances liées aux déchets afin de réduire la pollution par le plastique». L'équipe rassemble des étudiants universitaires de premier et deuxième cycle, des postdoctorants, des chercheurs, des bénévoles locaux et des employés. Grâce à son étroite collaboration avec le laboratoire Rochman, du département d'écologie et de biologie évolutive de l'Université de Toronto, la Trash Team de l'U de T peut asseoir son travail sur des bases scientifiques et factuelles.
Voici nos six questions posées à la Trash Team de l'U de T .
L’importance de collaborer pour réduire la production de déchets.
Pourquoi est-il si important d'améliorer les connaissances liées aux déchets pour réduire la pollution par le plastique?

Rafaela F. Gutierrez.
Pourquoi est-il important pour vous de travailler directement avec les communautés locales?
Chelsea Rochman : Nous pensons vraiment que les solutions doivent être fondées sur des faits, éclairées par la science, et que l'éducation est un moyen d'autonomisation. Nous pensons que tout le monde devrait avoir accès aux mêmes informations que celles dont nous disposons à l'université. Et si nous ne faisions notre travail scientifique qu'au sein de l'université, nous ne ferions pas nécessairement partie de la solution sur le terrain.

Chelsea Rochman.
Vous avez joué un rôle important dans la nouvelle collection de l'École de l'Océan Le problème du plastique. Quel rôle avez-vous joué dans le développement de cette collection?
Chelsea Rochman : Tout cela est né d'une rencontre avec Boris Worm [directeur scientifique de l'École de l'Océan]. Je pense qu'il nous a contactés parce qu'il savait que je travaillais sur la pollution par le plastique et que je pouvais conseiller l’équipe sur le plan scientifique, être interviewée et apparaître dans le contenu vidéo de l’École de l’Océan. D'un point de vue scientifique, nous avons donc participé à la révision de l'ensemble du contenu pour nous assurer qu'il était bien fondé. Ils ont filmé dans notre laboratoire, ainsi qu'au bord de l'eau et nous ont posé des questions sur le plan scientifique.
Rafaela F. Gutierrez : Nous avons un programme éducatif officiel pour les élèves de 5e année et dans lequel nous avons quatre leçons. L'École de l'Océan nous a contactés pour nous demander comment nous pourrions modifier un peu nos leçons pour y inclure plus de contenu ou des perspectives différentes. Nous avons donc été fortement impliqués dans certaines de ces activités. Ils ont repris certaines parties de nos leçons et les ont adaptées à un format disponible en ligne.

Comment faire la différence?
Selon vous, quel est le plus grand défi auquel nous sommes confrontés en tant que société pour réduire la pollution par le plastique, notamment dans les océans?
Rafaela F. Gutierrez : Il est important d'inclure tout le monde dans le débat autour de la pollution par le plastique, tout le monde qui est impliqué. Je pense que nous parlons beaucoup des individus et de la façon dont nous pouvons changer les choses en tant que consommateurs. Mais nous devons inclure davantage les différents groupes qui produisent du plastique, le vendent et le réglementent. Nous devons nous mettre d'accord sur la manière dont nous voulons réduire la présence du plastique et je pense que c'est là le plus grand défi.
Chelsea Rochman : Je pense que le plus grand défi est simplement la barrière du changement et que la commodité est plus facile. Toutefois, je dirais que sur les 15 années pendant lesquelles j'ai travaillé sur cette question, nous avons vu beaucoup de changements, beaucoup de sensibilisation et beaucoup de choses qui nous donnent de l'espoir. Il ne nous reste plus qu'à surfer sur la vague et pousser plus fort et plus rapidement pour faire la différence.

Quel est le plus grand défi auquel vous êtes confrontés en tant qu'individus pour réduire votre propre pollution par le plastique?
Rafaela F. Gutierrez : J'essaie de réduire ma consommation de plastique chez moi, petit à petit. Je me sens démoralisée si j'essaie de tout réduire en même temps. Et c'est ce que nous disons chaque fois que nous sommes en groupe. Par exemple, en janvier, nous avons fait notre audit sur notre production de déchets à la maison. C’est une activité éducative de sensibilisation durant laquelle les gens doivent faire un suivi des déchets qu’ils produisent pendant 4 semaines. Nous les encourageons à se questionner sur leur gestion des matières résiduelles et ils doivent apprendre de nouveaux moyens pour réduire leur production de déchets. Quand je l'ai fait, pour moi, le problème c’était les sacs à pain. Nous mangeons beaucoup de pain... Comment pouvons-nous réduire la quantité de matières résiduelles? Et donc nous avons commencé à faire plus de pain à la maison.
Chelsea Rochman : Nous avons besoin de l'aide de la société ou de l'industrie, parce que, par exemple, ce matin, je suis entrée dans un café avec ma propre tasse et ils ne m'ont pas permis de l'utiliser. Ils m'ont donné un gobelet en papier avec un couvercle en plastique. Donc parfois, il faut simplement rendre les autres choix accessibles et abordables.

Si nous vous donnions une baguette magique et que vous pouviez changer n’importe quoi sur cette planète pour aider l'environnement. Que changeriez-vous?
Rafaela F. Gutierrez : Mon souhait est d'avoir beaucoup de souhaits, mais si nous parlons de plastique ici, je souhaite que des systèmes de réutilisation soient mis en place dans toutes les villes et tous les endroits que nous visitons, afin que nous n'ayons pas besoin d'utiliser autant d'articles à usage unique que nous avons actuellement. Ce serait mon premier souhait.
Chelsea Rochman : Je pense que mon souhait concernerait l'utilisation des combustibles fossiles, car ils sont également utilisés pour créer des plastiques. Si j'avais une baguette magique, je réduirais notre consommation de combustibles fossiles et je cesserais leur subvention. On pourrait ainsi favoriser le passage de la consommation de plastiques vierges à bas prix vers une économie circulaire plus réutilisable et recyclable.

Vous souhaitez accroître vos connaissances au sujet de la production de déchets ou en apprendre plus sur le travail de la Trash Team de l’U de T? Cliquez pour visiter leur site web.
Cette conversation, traduite de l’anglais, a été modifiée et condensée.
Pour en savoir plus sur la pollution par le plastique, explorez nos quatre nouvelles collections!
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