Jusqu'à présent, le Canada a établi 14 ZPM, couvrant plus de 350 000 kilomètres carrés, soit environ 6 % de la zone océanique et côtière du pays. Trois d'entre elles se trouvent dans l'Arctique, trois autres dans le Pacifique et huit dans l'Atlantique. Ces ZPM répondent aux exigences de la Loi canadienne sur les océans.
Au Canada, les activités autorisées dans une ZPM sont déterminées en fonction des objectifs de conservation de chaque site. Cela signifie que des activités qui peuvent sembler contradictoires avec une zone protégée, telles que l'exploration pétrolière et gazière et l'exploitation minière, étaient initialement légales dans certaines ZPM canadiennes. Toutefois, en 2019, le Canada a renforcé les mesures de protection en interdisant quatre activités industrielles : les activités pétrolières et gazières, l'exploitation minière, le déversement et le chalutage de fond. Le hic, c'est que dans les ZPM qui autorisaient auparavant les activités pétrolières et gazières ou le chalutage de fond, ces activités peuvent être autorisées à se poursuivre. Dans le cas de Tuvaijuittuq, les activités autorisées sont l'exploitation de la faune par les Inuits, les activités de défense nationale et la recherche scientifique marine.
Un autre mécanisme de conservation des zones marines est celui des autres mesures de conservation efficaces par zone (AMCEZ). Il peut s'agir, par exemple, de zones gérées par des communautés autochtones ou de régions où les pêcheries sont fermées afin de permettre aux stocks de se reconstituer ou de protéger les animaux marins, comme les baleines, qui doivent être protégées contre les prises dans les lignes de pêche ou les collisions avec les navires. Les objectifs d'une AMCEZ sont différents de ceux d'une ZPM, mais ils permettent tous deux d'obtenir de réels résultats en matière de conservation.
Le dernier rapport du Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC), publié au début de 2022, indique que le maintien d'une biodiversité et de services écosystémiques suffisamment résilients, tels que l'eau potable, l'air et la nourriture, dépend de la protection de 30 à 50% de la surface de la Terre (terres, eaux douces et océans). À ce jour, 8% de l'océan mondial est protégé, et seulement 2% bénéficient d'une protection totale ou élevée (sur terre, ce chiffre est d'environ 15% et de 21% pour l'eau douce).
Si l'on compte à la fois les ZPM et les AMCEZ, 14 % de la zone océanique du Canada est aujourd'hui protégée. Mais ce n'est que le début.
En 2020, notre gouvernement a rejoint la Global Ocean Alliance, s'engageant aux côtés de 71 autres pays à protéger 30 % de notre territoire océanique d'ici à 2030, conformément à la recommandation du GIEC.