Les méduses ont été faites presque juste à partir de plastiques à usage unique que j'ai ramassés dans ma maison au lieu de les jeter. Je suis aussi allée dans un centre de recyclage pour en ramasser encore plus. La grande majorité c'est ça et de la colle chaude. J’y ai aussi rajouté de la peinture glow in the dark afin de leur donner une autre dimension lorsqu’il fait noir ou bien lorsqu’elles sont exposées durant la nuit.
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Récupérer pour créer

Jul est une jeune artiste visuelle et étudiante en beaux-arts à l’Université Concordia. Dans le cadre des célébrations de l’École de l’Océan pour la Semaine de l’océan à Montréal, Jul a exposé son installation JellyTrash dans le hall des bureaux de l’ONF. Les JellyTrash ont été fabriqués de plastiques à usage unique et avaient pour objectif de mettre en évidence «la menace majeure [que représente le plastique] pour nos océans, mettant en péril la biodiversité marine et l'équilibre de notre écosystème.»
Nous avons discuté avec Jul pour en savoir plus sur sa démarche artistique menant à la création des JellyTrash.
Voici de notre entrevue avec Jul.
La démarche artistique
De quoi étaient faites les JellyTrash?

Comment t’est venue l’idée de cette installation?
J’ai commencé à réfléchir à des moyens pour réduire mes déchets lorsque j’ai commencé mon baccalauréat. J’y ai réfléchi davantage lorsque j’ai vu qu’il y avait une résidence artistique en lien avec un centre de récupération (le CUCCR). À partir de ce moment-là, c’est rester dans ma tête. Puis j'ai pensé à la Semaine de l'Océan. Je faisais aussi ça pour une autre exposition où l'on mettait la nuit [en relation] avec le monde des arts. Je me suis dit «est-ce que je peux faire quelque chose qui est un peu trippy, mais qui peut aussi [s’insérer dans la Semaine de l’océan] ?» J’ai pensé aux méduses! Souvent dans mes œuvres d'art, ce qui est important pour moi, c’est que mon œuvre puisse s'épanouir dans plusieurs environnements différents. Une oeuvre d’art n’est pas destinée à ne voir qu’un seul endroit, elle devrait pouvoir s’épanouir dans plusieurs galeries d’art, maison ou bien musée…

Performance de Noo Jii à PlatformA (photographe: Jul)
Pourquoi est-il important que tes œuvres aient plusieurs vies?
Ça ne paraît pas en soi, mais ça prend énormément de temps de faire [ces projets-là]. J’ai passé au moins 80 heures à créer les JellyTrash, sans compter la conception qui m’a pris autant de temps. La plupart des oeuvres d’art prennent énormément de temps à faire, disons beaucoup plus que ce que le public peut s’imaginer. Donc j'essaie de faire mes œuvres [de cette manière], mais aussi par souci de pouvoir avoir un public plus large. C'est vrai que ça aide aussi d’un point de vue environnemental. C’est important que mes oeuvres aient plusieurs vies, parce que c’est comme ça qu’on sait qu’on a fait du bon travail en tant qu’artiste. Si mes œuvres peuvent être appréciées à différentes occasions, par un public différent, pour moi, ça veut dire que c’est une œuvre qui est réussite.

Regarder chez soi!
Pourquoi était-il important pour toi de travailler à partir de matières recyclables?
Le lien pour moi entre le plastique et l’océan est très évident! Beaucoup de nos déchets se retrouvent dans les océans. C’est aussi un matériel malléable et très accessible. Je l'avais chez moi. Je n'ai pas eu à aller chercher très loin pour l’utiliser.
J'étais aussi vraiment intéressée par la transparence du produit. Quand il y a de la lumière naturelle dans un environnement, ça n’a pas le même résultat que quand il y a de la lumière tamisée provenant de projecteurs qui passe à travers l’œuvre; ça donnait un résultat différent durant les deux expositions. Puis ça, c'est quelque chose qui est intéressant pour moi: de voir comment la lumière et la transparence vont affecter l'œuvre.

Est-ce que tu utilises beaucoup de matières recyclables dans ta pratique?
Ce genre de projet, je dirais qu’en ce moment, dans ma pratique, c'est vraiment plus une exploration. Je ne veux pas me limiter à utiliser qu’un type de matériau. Mais c'est sûr que j'essaie de faire attention à comment j'utilise mon matériel. Je vais, par exemple, réutiliser mes toiles ou mes cadres, au lieu de racheter une toile au complet.

Qu'est-ce, que tu dirais à un autre artiste qui souhaiterait faire une différence pour l'environnement, mais qui ne sait pas trop par où commencer?
De regarder à l'intérieur de sa maison! Il y a tellement de choses qu'on jette, mais qui peut être transformée et utilisée. Le premier acte qui est le meilleur pour l'environnement, c'est réutiliser. Je pense qu’on peut réutiliser le matériel qu'on a déjà ou encore réutiliser le matériel d’œuvres, si elles ne fonctionnent plus. Donc regarder avant de jeter. Je pense aussi que parfois il ne faut pas trop penser et juste se mettre à créer.

Au-delà de son exposition dans le cadre de la Semaine de l’océan, Jul envisage d'aller plus loin avec son projet en créant des méduses à plus grande échelle pour attirer l'attention sur la pollution océanique de manière encore plus marquante. Pour en savoir plus sur la démarche artistique de Jul et ses projets à venir, jetez un coup d’œil à son compte TikTok et Instagram.
Vous voulez aussi en savoir plus sur les activités de l’École de l’Océan durant la Semaine de l’océan? Lisez notre article à ce sujet!
Cette conversation, traduite de l’anglais, a été modifiée et condensée.
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